La Maison des Grands Délires

Publié le par François POUYET

J'y vis depuis toujours. Elle se déplace avec moi quand je vais de par les rues et les bois. C'est un arc-en-ciel, une aurore peinte sur mon front, un génie de béton et de chaux ou un nuage de papier ; c'est n'importe quoi, du moment que c'est moi ! J'y donne des réceptions pour mes amis imaginaires. J'y prends mes vacances quand je pars en voyage astral, en revenant chaque soir du travail. Elle peut prendre l'apparence d'une caraffe et verser dans mon gosier le champagne de la création poétique. Elle m'accompagne à la poste, en boîte de nuit, aux élections, à la préfecture de la Seine, au ministère des oies et des cygnes sauvages, chez le boulanger ou le garagiste...Je peux m'y réfugier et l'enceindre d'un océan incommensurable pour me murrer dans le soulagement, après la tristesse et la colère ! Un tableau de bord et un gouvernail dans le mur du salon me permettent de la piloter lorsqu'elle prend la forme d'un chat-volant-à-hélices. Nous allons vers les sommets de l'imaginaire et de la folie. Là-haut, sur la lune de gruyère et de munster géromé, elle devient une combinaison spatiale d'aluminium qui m'enveloppe comme une robe de chambre. Et je me promène dans l'infini. Je suis infini...

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