Collage

Publié le par François POUYET

à Aurore Dubus et Simon Pouyet, Francesca et Olivier, Elodie, Lucie et Carolina,

Parcourant les rues, parcourant les avenues plus avant,

glanant tel une glaneuse silencieuse des colifichets fichus,

molestés, déchus, maltraités par leur maître,

qui s'est piqué, insatisfait, d'autres hochets ;

assoiffé de déloger, déplier, déceler une enveloppe

de Pénélope qu'un dogue docile vient de laper ;

désireux de déchirer des affiches comme des défroques,

sur un mur où chacun triche pour coller Sa ! publicité qui,

insigne et sans mystère, désespère puis, sous un amas

de sœurs jumelles et de rivales en querelles,

m'attend ! afin que je la secoure, avant qu'elle ne meure !

Oui ! vous avez deviné : je colle ! papiers, tickets, menus objets

aux postillons de terre, enveloppes de Mademoiselle Pénélope,

rustine de Faustine sur son magazine ; je colle ! oui, je colle

ces restes funestes afin de les confier à un destin moins modeste !

Car une fois décollés du bitume où les passants biturés

les ont piétinés, dépecés de leurs pieds, mes colifichets

retrouvent un paradis perdu avec leurs compagnons de misère

et passent une retraite guillerette sur une feuille A4

- un collage d'art de l'âge d'or Dada où l'on redonne vie par l'inspiration

à ceux et celles qui sont voués à la déréliction !

François POUYET dit Le Gentilhomme,

Dimanche 20/12/2015.

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