Ce soir, j'ai goûté l'Absolu...

Publié le par François POUYET

Ce soir, j'ai gouté l'Absolu : je me suis senti comme une petite poussière dans Son immense et paisible mouvance. C'est en contemplant l'horizon que ce dernier m'a ramené à cette dimension infime de ma personne et à ma solitude de poussière immergée dans ce bref soupir qu'est l'existence de l'humanité. Si je ne suis qu'un modeste et fugace embrasement dans l'histoire des hommes, alors celle-ci n'est pas plus bruillante dans le brasier du chaos. C'est cette Révélation qui demeure mon extase et la source fraîche de mon appaisement. Autrement dit, accepter cette valeur éphémère de ma beauté qui se fane, au milieu de cette diligence, de ce vacarme de la cité, du peuple, du continent, de la Terre et de tout le reste. C'est tout simplement jouissif de se réduire à un quelconque maillon d'une chaîne de vie qui, au regard de l'Absolu, n'est qu'un bâillement subreptice.
Les oeuvres de notre race sont vouées aux cendres grises. Mais aussi à leur régénérescence : après la cendre, elles sont humus. Une autre civilisation, fruit de ce choix hasardeux de Mère-Nature, redécouvrira peut-être cette somme de sciences et d'arts que la race humaine a patiemment collectée. Moi, je serai mort : mort physiquement et mort totalement parce qu'oublié. Mais mes cendres auront gardées le destin vers lequel notre Déesse-Impermanence les a placées. De l'humus que je serai devenu, peut-être naîtra-t-il des herbages pour quelques agneaux, mystiques peut-être...ou je ne serai peut-être qu'un soupçon de sucre dans une pomme de maraude...Et j'escompte bien ressuciter sous la forme d'une saveur sucrée - renaître en une fraction de seconde en saveur ! sur la langue d'un maraudeur...!

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