Arbres et fleurs, chemins noueux...

Publié le par François POUYET

Arbres et fleurs, chemins noueux et poudingues encastrés au fait d'un mamelon d'Ardenne - tout l'impassible temple de la Nature aux bijoux de futaies embrûmées où je discute avec la témérité d'une guêpe ou le bonheur créatif d'un bousier...C'est un sâcrement laïque que de recevoir le sceau de l'émerveillement lorsque j'éprouve dans mes pas solitaires cette voie d'inspiration et de terre jaune et sèche entre les frondaisons abbatiales.
J'ai alors besoin de murmurer une prière à l'Absolu, moi, le saint délié du Transcendant Unique. Je pose mes mains et ma tête sur l'écorce d'un arbre, puis mes souvenirs affleurent comme d'innombrables séquences. Des gens de tous bords tapissent soudain l'Orient de ma mémoire, en cet instant, des amis, des collègues et cette famille que j'aime par delà les frontières de ma propre finitude et de la mort. Je les vois dans mon esprit tel des icônes successives et figées qui se meurent l'une après l'autre après avoir fulminé en mon esprit.
Tous ces gens et moi-même serons reconduits un jour dans ce bois. Nous ne serons plus chair et intellect mais de simples perles de rosé humectant les jactances d'une marguerite qui courbe gentilement l'échine quand le vent lui impose de ses mains célestes le signe de sa majesté. Nous aurons durant nos vies servis la substance amovible de l'humanité - La Substance ! Et nous serons dans ce bois réunis et passés à un autre état...Je ne crois pas en l'au-delà. Notre mort n'est qu'une façon dont use la Nature pour nous réinventer...

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