Vie et mort au fond de moi

Publié le par François POUYET

Une fois le désir passé , voilà que mes appétits me manquent - ces exquises jouissances qui embrasent mon humeur et enchantent le monde qui chante à l'unisson à mille lieux à la ronde.

Et comme les humeurs échoient et que désir et quiétude s'en iront pour revenir, je sais aujourd'hui que la vie est une oscillation du cœur. Nous sommes ballottés entre plénitude et désêtre puis du désêtre nous recouvrons la plénitude. Nous sommes tenus par le joug de ces humeurs naissantes qui dépérissent au crépuscule d'un âge d'or fugace.

Je ne veux être qu'exaltation, car il m'est si affreux de sentir le désir s'étioler au comble du plaisir, laissant l'amertume, la colère et la tristesse corrompre le vin charmeur de ma jovialité. Ce retour au vide me ramène à ma propre inutilité parce que je ne veux plus ni ne peux plus agir. Je suis là, et j'attends qu'une lumière fasse rougir le fer tiédi de ma volonté !

Le désir me manque !

"-Tu m'as délaissé, ô Désir, ô seul bien de ma chair ! Sans Toi et sans ces femmes vers qui tu me fais tendre, je n'ai plus rien à faire, ni voir. Le monde sans Toi, ô flamme sans cesse recherchée, n'est plus qu'une succession de choses que je ne vois plus et qui n'ont plus de saveur pour mon âme. Ils sont là, et rien de plus.

Car c'est Toi, qui m'amène à eux et m'excite d'amour pour ce qu'ils sont. Sans Toi, c'est comme s'il n'était rien autour de moi, ni personne. Sans Toi, ce que je vis, ce que je vois n'a pas de sens.

François POUYET

Vendredi 05 / 03 / 2015.

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